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Créer un organisme de conservation

Apprenez les étapes essentielles pour créer un organisme de conservation et aider à protéger l’héritage naturel du Canada.

Joaquin Riesgo

Créer un organisme de conservation est une manière significative et impactante de protéger les espaces naturels du Canada. Que vous vous concentriez sur la conservation des forêts, des zones humides ou d’autres écosystèmes vitaux, voici comment commencer votre parcours de conservation.

1. Créer un organisme de conservation: est-ce fait pour vous ?

Comprenez les bases : Les organismes de conservation sont des organisations à but non lucratif et de bienfaisance qui ont pour valeurs fondamentales la conservation de la propriété privée par le biais de dons, d’acquisitions et/ou d’accords de conservation (servitudes et conventions).

Évaluez vos objectifs : Avant de démarrer un organisme de conservation, réfléchissez aux besoins de votre communauté en matière de conservation des terres. Évaluez les impacts environnementaux, sociaux et économiques. Y a-t-il un besoin urgent de protection dans votre région ? Avez-vous le soutien local ? Quels sont vos objectifs de conservation ?

2. Comprendre le paysage

Joaquin Riesgo

Faites des recherches sur les organismes de conservation existants près de chez vous via des annuaires de :

  • Réseau des milieux naturels protégés,
  • Ontario Land Trust Alliance,
  • Land Trust Alliance of British Columbia et
  • Regional Land Trusts of Alberta

En collaboration avec ces alliances, nous avons créé une trousse de démarrage pour les organismes de conservation. Ce guide vise à accompagner les groupes souhaitant créer un nouvel organisme de conservation dans leur communauté.

Familiarisez-vous avec les Normes et pratiques pour les organismes de conservation, et assurez-vous de disposer des ressources nécessaires pour respecter ces normes à l’avenir.

3. Rassemblez votre équipe

Vous aurez besoin d’une équipe dédiée et compétente pour démarrer un organisme de conservation. Cela inclut des personnes ayant une expertise en conservation, gestion des terres, affaires juridiques, finances et gestion d’organismes à but non lucratif. Ce groupe de personnes passionnées servira de membres fondateurs et de conseil d’administration initial de votre organisme de conservation. Construire une équipe de direction solide garantit le succès à long terme de l’organisme.

4. Statut d’organisme de bienfaisance et considérations juridiques

Obtenir le statut d’organisme de bienfaisance est une étape importante pour les organismes de conservation, car cela permet la collecte de fonds, des incitations fiscales et d’autres avantages. Les organismes de conservation s’enregistrent souvent comme des organismes de bienfaisance auprès de l’Agence du revenu du Canada (ARC). Vous souhaitez comprendre les responsabilités et avantages de cette désignation.

Organismes de conservation dirigés par les Autochtones : Unir conservation et culture

Les organismes de conservation traditionnels suivent souvent des modèles occidentaux de conservation enracinés dans des systèmes coloniaux et basés sur la propriété privée, ce qui peut limiter l’alignement avec les valeurs et pratiques autochtones. Les organismes de conservation dirigés par les Autochtones (OCDA) offrent une alternative, permettant aux communautés de gérer leurs terres, de préserver les traditions culturelles et de se reconnecter à leurs territoires.
Cependant, les OCDA doivent faire face à des défis liés à ces cadres, comme les restrictions juridiques sur la propriété des terres des bandes et le concept colonial de « propriété foncière », qui peut entrer en conflit avec les visions du monde autochtones. Les communautés peuvent également explorer des approches alternatives, comme les réseaux de partage des terres, pour soutenir l’utilisation traditionnelle des terres sans adopter une structure formelle de fiducie.
Démarrer un OCDA est une occasion de protéger les terres tout en honorant les perspectives autochtones, favorisant la revitalisation culturelle et en adaptant la conservation pour refléter des valeurs partagées.

5. Mobilisez la communauté et établissez des partenariats

Les organismes de conservation réussis dépendent d’un solide soutien communautaire et de partenariats efficaces. Impliquez les communautés locales, les propriétaires fonciers et les parties prenantes dès le début pour sensibiliser, collecter des fonds et créer un réseau de défenseurs. Collaborez avec d’autres organismes de conservation, des organismes gouvernementaux et des organisations environnementales pour accéder à des ressources supplémentaires, à de l’expertise et à des capacités accrues. En formant des partenariats stratégiques, vous pouvez amplifier vos efforts et renforcer votre capacité à protéger et à gérer les terres.

Explorez des alternatives

Bien que la création d’un organisme de conservation soit une option viable, elle n’est pas toujours la meilleure solution. Dans certains cas, s’associer avec des groupes de conservation existants ou participer à la planification régionale de l’utilisation des terres peut être plus efficace. Voici quelques organisations et initiatives à considérer lors de l’exploration d’alternatives :

  • Organismes de conservation locaux, provinciaux, territoriaux ou nationaux
  • Communautés et organisations autochtones
  • Agences de conservation ou de gestion des bassins versants
  • Gouvernements locaux et programmes de gestion des terres
  • Fondations communautaires

Le saviez-vous ?

Les territoires autochtones couvrent environ 20 % de la surface terrestre de la Terre et abritent 80 % de la biodiversité mondiale restante. Les efforts de conservation dirigés par les peuples autochtones sont cruciaux pour protéger ces écosystèmes vitaux et lutter contre les défis environnementaux. (Source : IISD)

Perspectives autochtones : Une partie intégrante de votre planification

Lorsque vous commencez à créer un organisme de conservation, il est essentiel d’intégrer les connaissances et pratiques autochtones dès le départ. Les communautés autochtones sont les gardiennes des terres depuis des millénaires, et leur expertise est précieuse pour façonner des pratiques de conservation durables.
La croissance des organisations de conservation au Canada a permis la protection de vastes zones de terre, mais cela perpétue souvent les valeurs coloniales des colons qui séparent la nature de l’homme et restreignent l’accès des peuples autochtones à leurs terres ancestrales (Mno Aki; MDPI). Les peuples autochtones jouent un rôle clé dans la lutte contre le changement climatique et la dégradation de l’environnement. De nombreux organismes de conservation cherchent désormais à s’engager de manière significative avec les Nations autochtones, et les organismes de conservation dirigés par des Autochtones (OCDA) ont émergé comme des outils puissants pour l’autodétermination et le retour des terres.
Les organismes de conservation dirigés par des Autochtones peuvent suivre certaines des approches décrites dans ce guide, mais il existe des différences clés dans des domaines tels que le but, la gestion des terres, les soins et les implications fiscales. Assurez-vous de consulter les ressources pertinentes pour une compréhension plus approfondie de la manière d’intégrer les perspectives autochtones dans la planification de votre organisme de conservation.
Lors de la prise en compte des perspectives autochtones, rappelez-vous de :

  • Vous familiariser avec la Nation dont vous habitez les terres et sur lesquelles vous travaillez
  • Vous engager de manière significative en comprenant leur culture, leurs intérêts et leurs besoins
  • Rechercher les traités, les réclamations légales et les revendications territoriales dans votre région
  • Consulter les ressources sur les meilleures pratiques d’engagement significatif proposées par diverses organisations

L’engagement avec les communautés autochtones ne doit jamais être une réflexion après coup. Il doit être intégré à chaque étape de votre stratégie de conservation des terres afin de garantir que vos efforts honorent les connaissances traditionnelles et contribuent à la guérison et à la restitution des terres.